
Chouaib Sahnoun
Douze mois se sont écoulés depuis que le Maroc a été plongé dans une spirale inflationniste implacable, et loin de s’atténuer, la crise s’aggrave de jour en jour. Les prix flambent sans répit, laissant des millions de familles épuisées, acculées, au bord de l’asphyxie financière. Ce qui n’était au départ qu’une alerte est devenu une réalité brutale : la vie chère est désormais la norme, et elle tue à petit feu.
Les produits de base ,pain, lait, huile, fruits, légumes ,subissent des hausses incessantes, transformant les gestes du quotidien en épreuves. La viande, quant à elle, a disparu des tables modestes, devenue un luxe réservé à une minorité. À cela s’ajoutent les factures d’eau, d’électricité, les transports… autant de charges qui écrasent des ménages déjà à bout.
Et pendant que le coût de la vie explose, les salaires stagnent, figés, indifférents au drame social en cours. Le fossé se creuse entre les élites protégées et une population laissée pour compte.
Pire encore, l’État semble avoir baissé les bras. Les promesses creuses se succèdent, mais sur le terrain, l’anarchie règne. Spéculateurs et intermédiaires font la loi, dopés par l’impunité et l’absence totale de régulation. Certains commerçants stockent, attendent la prochaine flambée, puis vendent à prix d’or, spéculant ouvertement sur la misère.
Les contrôles? Rares, inefficaces, parfois même théâtraux. La population, désabusée, n’a plus que les réseaux sociaux pour hurler sa colère, raconter son calvaire, supplier l’État… qui reste sourd.
Pour beaucoup, cette crise prend des allures de fatalité, voire de malédiction nationale. Et une angoissante question s’élève dans les foyers, dans les rues, sur les écrans:
Combien de temps encore pourra-t-on survivre ainsi ?