
Chouaib Sahnoun
Un vent de contestation commence à souffler, porté par les réseaux sociaux et les conversations du quotidien. En cause: une initiative de la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), qui envisage d’augmenter les tarifs de péage sur plusieurs axes majeurs, notamment l’axe Casablanca-Rabat et les longs trajets. Un simple «ballon d’essai», disent-ils. Mais pour beaucoup, c’est la goutte de trop.
Officiellement, rien n’est acté. Le ministre de l’Équipement, Nizar Baraka, évoquait en février devant la commission des infrastructures une mesure encore «à l’étude».
Mais cette méthode ,sonder l’opinion publique avant d’avancer ressemble fort à une tentative préparée pour faire passer une pilule amère: celle de payer plus pour emprunter des autoroutes déjà largement amorties.
D’après les chiffres avancés par le ministre, le réseau autoroutier marocain a nécessité un investissement de 55 milliards de dirhams, financé à 80 % par des emprunts internationaux.
L’enjeu serait donc d’éponger cette dette. Mais pour les automobilistes, déjà confrontés à un pouvoir d’achat sous tension, les tarifs actuels sont déjà trop lourds à supporter.
Cette annonce arrive au pire moment: à la veille des grandes vacances, alors que les familles peinent à joindre les deux bouts.
Pour nombre de Marocains, l’autoroute est devenue une nécessité quotidienne ,pour travailler, pour retrouver leurs proches, ou pour partir en congés.
La rendre plus chère, c’est aggraver une précarité déjà bien installée.